“La police de Ferguson a régulièrement violé les droits constitutionnels de ses résidents noirs” : c’est la conclusion du ministère américain de la Justice dans un rapport qui doit être publié ce 4 mars. Comme l’explique le quotidien américainThe New York Times, ce rapport met en exergue les racines de tensions raciales qui ont atteint leur apogée l’été dernier avec la mort de Michael Brown, un jeune Africain-Américain tué par un policier blanc dans cette banlieue de Saint Louis, dans le Missouri.
Dans la ville de Ferguson, où un tiers des habitants sont blancs, “les statistiques sur la criminalité compilées au cours des deux dernières années semblaient suggérer que seules des personnes noires avaient enfreint la loi”, note le quotidien. La police a fait usage de la force presque exclusivement contre des personnes noires et a arrêté plusieurs d’entre elles sans cause probante. Plusieurs échanges racistes entre des agents ont également été révélés, comme ce mail de 2008 expliquant que Barack Obama ne restera pas président longtemps car “quel homme noir a un job stable pendant quatre ans ?”
Le rapport le plus complet depuis la mort de Michael Brown
Selon le quotidien américain, même si des statistiques comparables avaient déjà été citées après la mort de Michael Brown, “ce rapport du ministère de la Justice offre un regard sur les données plus complet qu’auparavant” : il rassemble six mois d’investigation avec des centaines d’entretiens, des archives de police de 35 000 pages et des données raciales sur les arrestations policières.
Ce rapport appelle les élus de Ferguson à reconnaître que les méthodes utilisées par la police ont entraîné une violation des droits civiques et à mettre en œuvre des changements institutionnels, comme l’augmentation de la diversité au sein de la police.
“Le rapport du ministère de la Justice ravive l’indignation à Ferguson”, note The Washington Post, qui a recueilli les réactions d’activistes, de leaders d’organisations de défense des droits civiques et d’élus de la ville ou de la région. Certains d’entre eux appellent à la démission du chef de la police de Ferguson, voire à la dissolution du département de police de la ville
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