Aux États-Unis, aucune langue officielle n'a jamais été adoptée au niveau fédéral (national), même si la langue utilisée par le gouvernement est l'anglais. Toutefois, l'anglais est la langue officielle dans 31 États sur 50. En surcroît, l'État de Hawaï a choisi une deuxième langue officielle (le hawaïen), l'Alaska a reconnu les langues indigènes et plusieurs territoires américains ont adopté une deuxième langue officielle (l'espagnol à Porto Rico, le chamorro à Guam, le samoan aux Samoa américaines). Certaines paroisses (comtés) de la Louisiane sont « à facilités » pour les francophones, et il y a des communes et des comtés aux États-Unis « à facilités » pour les hispanophones ; néanmoins, aucun des cinquante États n'a adopté le français ou l'espagnol comme deuxième langue officielle.
Le premier document juridique, les Articles de la Confédération de 1777, avait été publié en anglais, en français et en allemand, ce qui pouvait signifier une forme de reconnaissance du multilinguisme. De fait, durant un certain temps, il y eut des tensions entre l'anglais, l'allemand, le français et l'espagnol. Les trois dernières langues ont résisté longtemps à l'anglicisation, mais les communautés qui utilisaient ces langues n'ont jamais réclamé pour celles-ci un statut particulier. Il est vrai que, dans les premières années de l'Union, le Congrès américain publia plusieurs documents en français et en allemand dans le but de mieux les diffuser dans certaines régions du pays. En réalité, les États-Unis ont appliqué, depuis le début de leur histoire, une politique linguistique jacobine, c'est-à-dire une politique d’imposition linguistique avec des résultats qui feraient l’envie de nombreux pays. La population américaine était issue de différents pays et parlait de nombreuses langues. Le nouvel État se trouvait ainsi confronté à un problème de plurilinguisme très semblable à celui que connaissent aujourd'hui nombre de pays. Pour les dirigeants américains, il paraissait toutefois évident que l'anglais allait s'imposer sans contrainte constitutionnelle.
Les nouveaux dirigeants américains n'ont jamais cru nécessaire d'inclure dans la Constitution une quelconque disposition sur la langue officielle. D'ailleurs, il n'y eut pas de discussion à ce sujet, car ce n'était pas dans les moeurs de l'époque acquise au libéralisme. Les Américains constataient que la Grande-Bretagne et la France fonctionnaient très bien sans langue officielle proclamée, comme d'ailleurs dans la plupart des pays. Pourtant, il existe bien une certaine «légende» sur la question linguistique aux États-Unis. On raconte que le Congrès devait se prononcer sur le choix entre l'anglais et l'allemand, le 13 janvier 1795; l'anglais aurait été choisi par un seul vote de majorité. Or, aucun historien n'a pu trouver une trace quelconque d'un semblable vote. On croit plutôt qu'aucun vote n'a été pris et qu'aucune décision ne fut nécessaire. Il s'agit là d'une des légendes les mieux connues de l'histoire de l'aménagement linguistique des États-Unis: c'est la légende dite «de Muhlenberg». Les historiens croient plutôt qu'une demande a été faite par un groupe d'Allemands de la Virginie afin d'obtenir que certaines lois soient publiées en allemand comme en anglais. La proposition aurait été rejetée par un vote de majorité, apparemment amenée par un ecclésiastique luthérien germanophone du nom de Frederick Muhlenberg (1750-1801).
On raconte aussi que le très francophile Thomas Jefferson (1801-1809) avait proposé de choisir le français comme langue officielle de l'Union afin de mieux marquer la rupture avec l'ancienne métropole. Encore là, aucun historien n'a pu le confirmer par des textes! Il faut dire que la plupart des discussions sur le sujet ont été tenues secrètes, et nous devons nous rabattre sur les notes informelles de James Madison (président de 1809 à 1817).
En réalité, le futur président John Adams (1797-1801) semble être l'un des rares «Pères de la Constitution» américaine à avoir porté un grand intérêt pour la question linguistique. Il était convaincu qu'une langue commune était importante pour le nouvel État et, malgré le conflit avec la Grande-Bretagne, cette langue devait être l'anglais. Adams a même proposé de créer une Académie de la langue américaine destinée à épurer, améliorer et préserver l'anglais ('' an American Academy for refining, improving, and ascertaining the English Language"). Adams voulait vraiment «épurer, développer et dicter l'emploi de l'anglais» (''to purify, develop, and dictate the usage of English''). Il ne manquait pas d'argument, comme le laissent croire ces propos rédigés le 5 septembre 1780 dans une lettre au président du Congrès : L'anglais est destiné, au cours du prochain siècles et des siècles suivants, à être plus généralement la langue du monde que le latin l'était en dernier ou le français à l'époque présente. La raison de cela est évidente, parce que la population croissante en Amérique et ses relations et ses écrits universels avec toutes les nations auront pour effet, en cela facilité par l'influence de l'Angleterre dans le monde, qu'elle soit grande ou petite, d'imposer sa langue comme emploi généralisé, malgré tous les obstacles qui peuvent être jetés sur son chemin, s'il doit y en avoir.
Ce vote donc légendaire qui dit que les anglais ont payé un vote français pour faire passer l'anglais, n'a pas de traces réel, par contre la bourgeoisie britannique a tout simplement imposé l'anglais comme langue d'usage sans jamais l'inscrire dans une loi (jusqu'aujourd'hui d'ailleurs), ce qui ne brusqua pas les allemands, néerlandais ou français dans le pays.
Le français est la sixième langue aujourd'hui aux USA, même le viet est devant nous (une grande tradition d'immigration vietnamienne en fait une forte communauté dans le pays et on en parle bien peu), ce qui montre notre perte totale d'influence au pays de l'oncle Sam.
J’essaie depuis quelques semaines de trouver des documents qui attesteraiant que la détestation des américains envers l’Angleterre aurait fait que le français a été a 2 doigts de devenir la langue officielle des États-Unis...
RépondreSupprimerBon ,je crois que je faisait fausse route
.... Bjr,
RépondreSupprimermoi également, c'était une information donnée par mon père érudit, mais je ne trouve pas de confirmation de cela.