Au moins sept personnes − cinq assaillants et deux civils − sont mortes dans une série d’explosions qui ont touché, jeudi 14 janvier, le centre de la capitale indonésienne, Djakarta, selon un porte-parole de la police indonésienne. Un précédent bilan faisait état de six morts, quatre assaillants et deux civils.
- Plusieurs explosions et des coups de feu
Une série d’explosions a retenti à 10 h 30 heure locale (4 h 30 du matin en France), à proximité d’un café Starbucks non loin d’immeubles abritant plusieurs agences de l’Organisation des Nations unies (ONU) et des ambassades. Une première explosion a eu lieu sur un parking faisant face au café, et une deuxième a visé un poste de police de la circulation, à deux pas du café.
Jeremy Douglas, un représentant de l’ONU, a rapporté sur son compte Twitter que la première détonation avait été suivie par six autres explosions et des tirs. Selon les imagespubliées par le journal Tempo.co, d’autres assaillants ont tenté de tirer sur la foule massée dans la zone après les explosions. Equipés d’armes automatiques et de grenades, ils ont échangé des coups de feu avec la police pendant au moins une heure et demie autour d’un centre commercial. Selon le Jakarta Post, les forces spéciales ont pénétré dans le Starbucks, où des assaillants qui s’y étaient retranchés ont fait sauter des explosifs puis ouvert le feu.
« J’ai entendu une forte explosion, comme un tremblement de terre et nous sommes tous descendus », a raconté à l’Agence France-Presse Ruli Koestaman, un homme de 32 ans qui était en réunion à proximité.
« On a vu que le Starbucks à côté était également détruit. J’ai vu un étranger, un Occidental, avec la main mutilée mais en vie. Un des serveurs du Starbucks est sorti en courant. Du sang coulait de ses oreilles. Tout le mondes’est rassemblé et un terroriste est arrivé et a commencé à nous tirer dessus et à tirer sur le Starbucks. La police tirait sur ce type, qui continuait de recharger son arme, puis il y a eu d’autres explosions. »
La police a affirmé que tous les agresseurs, au nombre de 14 selon les médias indonésiens, avaient été neutralisés. Au moins deux sont morts en kamikazes et deux autres ont été tués dans des échanges de tirs avec la police. Leur identité demeure inconnue, mais le président indonésien, Joko Widodo, a d’emblée qualifié d’« actes terroristes ».
Un porte-parole de la police a rappelé que le pays avait déjà reçu des menaces de l’Etat islamique, « qui a dit que l’Indonésie serait bientôt sous le feu des projecteurs ». Mais rien n’indique pour l’heure qu’il s’agisse d’une attaque de l’organisation djihadiste.
- Des menaces connues
Le pays était en état d’alerte maximal, après que les autorités ont annoncé avoir déjoué un projet d’attaque visant des responsables gouvernementaux et des étrangers notamment, alors que l’Indonésie a déjà été le théâtre de plusieurs attentats à la bombe revendiqués par des groupes islamistes.
Environ 150 000 policiers et soldats avaient ainsi été déployés à l’occasion de la Saint-Sylvestre pour surveiller les églises, les aéroports et autres lieux publics. Plus de 9 000 policiers avaient également été déployés à Bali, où s’est déroulé l’attentat le plus meurtrier de l’histoire de l’archipel (202 morts en 2002).
En décembre, la police avait par ailleurs arrêté cinq personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau proche de l’organisation Etat islamique et quatre autres en rapport avec le groupe extrémiste Jemaah Islamiyah, responsable d’attentats de grande ampleur en Indonésie.
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