La capitale allemande va interdire à partir du 1er mai la location d'appartements meublés entiers sur des plateformes comme Airbnb, afin de lutter contre des mouvements spéculatifs.
À Berlin 10.000 appartements auraient été retirés du marché locatif classique à cause de plateformes de locations de meublés touristiques comme Airbnb, selon le secrétaire d’État au Logement de la capitale allemand Engelbert Lütke Daldrup. "Dans certains immeubles, on trouve plus de touristes que de locataires", dénonce-t-il. Dans cette ville prisée des touristes, la pénurie de logement s'accentue. "Si nous avons construit 12.000 logements en 2015, ce n'est pas pour qu'Airbnb réduise nos efforts à néant" poursuit le responsable Logement.
De plus, comme les visiteurs sont prêts à payer au prix fort la location d'un appartement tout équipé le temps d'un week-end, les loyers des Berlinois augmentent, alors qu'ils restaient jusqu'à présent modérés pour une capitale européenne. "L’Allemagne est ainsi le pays où les prix de l'immobilier ont le moins augmenté depuis la fin des années 1990. Maintenir les prix des logements à des niveaux abordables est primordial outre-Rhin", note "La Tribune".
Pour lutter contre ce phénomène, la mairie de la ville-État va appliquer une nouvelle règle drastique. À partir du 1er mai, il sera interdit de louer un appartement entier à des touristes, sous peine d'une amende de 100.000 euros. Les locations de chambres individuelles resteront autorisées. Selon "La Tribune de Genève", 24.000 appartements seraient mis à disposition des touristes par des particuliers, dont 16 .000 offres sur le seul site Airbnb.
Avec 60.000 offres, la ville de Paris est la première destination du site au monde. La mairie chercher également à contrôler le phénomène en luttant contre les locations illégales via des contrôles inopinés. Les particuliers n'ont pas le droit de louer un meublé plus de 4 mois par an. Depuis avril dernier, Airbnb est chargée de rappeler à l'ordre par mail les utilisateurs qui ne respecteraient par cette règle.
De plus, depuis la 1er octobre, Airbnb collecte une taxe de séjour de 83 centimes qu'elle reverse à la ville (4,6 millions d'euros en 2015). Anne Hidalgo souhaite désormais aller plus loin. Elle a demandé aux sénateurs qui examinent le projet de loi "République numérique" de généraliser, via des amendements, cette taxe de séjour à toutes les plateformes en ligne et à l'ensemble du territoire.
L'édile demande aussi de légiférer pour permette aux collectivités territoriales de mettre en place un numéro d'enregistrement obligatoire "pour chaque bien loué en meublé touristique". Ce numéro serait délivré "après vérification par la collectivité que la location de ce bien est conforme au droit" et toute annonce en ligne ne présentant pas ce numéro d'enregistrement sera alors illégale, propose-t-elle.
La maire de la capitale propose aussi que les site bloquent automatiquement "toute location de résidence principale plus de 120 jours par an, conformément à la loi en vigueur". Enfin, elle souhaite que l'amende – actuellement de 25.000 euros – punissant la fraude, soit relevée, car "son montant n’est plus adapté à l'envolée des gains apportés par la fraude".
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