La France ne reconnait pas l'idée de communauté, c'est à dire comme aux Etats-Unis penser le pays par couleur de peau (noir, blanc, jaune...), ni par religion (chrétien, musulman, juif) ou par appartenance sexuel (hétéro, homo, trans ...).
Dans la réalité on se rend bien compte qu'il y a pas mal de lois d'exceptions qui de fait reconnaissent les communautés.
C'est notamment le cas avec l'idée de musulmans de France qui doivent tel une communauté homogène s'insurger contre les attentats, les chrétiens qui doivent s'insurger contre la pédophilie de certains prêtres ou encore les juifs qui doivent forcément se sentir solidaire de tout acte antisémite.
Dès lors il y a la loi et puis la réalité qui montre clairement un pays totalement "communautarisé" et qui utilise ce raisonnement pour son plan d'urbanisation, notamment dans les quartiers sensibles.
Je ne donnerai pas son nom, mais j'ai eu la chance de m'entretenir avec une personne responsable d'attribution de logement sociaux en France, je ne vous donnerai pas non plus le département.
A ma question est-ce que l'attribution des logements se fait en tenant compte de la couleur de peau la réponse est :
"je ne dirai pas couleur de peau, mais plutôt origine. Je m'explique, l'on a trop longtemps pris comme seul critère la situation financière, l'urgence familiale sans tenir compte du vivre ensemble.
Or un aspect que les responsables précédents ont ou omis ou négligé, est la mixité sociale.
Nous ne pouvons pas avoir des immeubles ou quartiers entièrement musulmans, ou entièrement "gaulois". Nous avons créé, quand je dis nous je parle des élus, des responsables, des politiques... des ghettos qui ont forgé une communauté dans la communauté française. Nous n'avons pas voulu tenir compte d'une réalité qui est que les immigrés pour s'intégrer doivent partager leur vie avec la communauté nationale."
Comment procédez-vous ?
"Je ne sais pas pour toutes les mairies, mais nous, nous faisons attention au nom de famille. Il est clair qu'il y a plus de chances que Dupont soit blanc, Ben Khalifa arabe et Diakhité africain sub saharien. Cet indicateur est le meilleur qui soit car en mélangeant tout ce petit monde dans un quartier, nous créons des zones homogènes, plus représentatives du pays, et donc propice à une meilleure intégration de la population immigrée et de surcroit une communauté de destin française plus prompt à un meilleur "vivre ensemble".
Cela n'est-il pas contraire aux lois françaises ?
"Je ne me prononcerai pas sur cet aspect, si un jour la justice venait à se prononcer ce serait à elle d'en décider, je dirais simplement que nous utilisons le bon sens, et que ce bon sens est dans l'intérêt de tout un chacun. Songez que depuis plus de trente ans nous avons créé des zones où l'illettrisme, l'échec scolaire, la vente de drogue, la misère s'est installée durablement empêchant l'émancipation d'une grande partie de la population française. Que certaines familles devenant minoritaires ont préféré déménagé ne se sentant plus en France si je puis m'exprimer ainsi... il ne s'agit pas de racisme mais je dirais de logique, de réflex, de repli sur soit qui encore une fois peut être combattu grâce à la mixité sociale, et je vois que ça marche chez nous avec un taux de chômage très bas, une sécurité très bonne au vu des statistiques ... Vous pouvez rentrer chez vous à minuit que vous soyez une vieille dame ou une jeune fille sans risque de vous faire agresser.
Et puis une chose que les gens minorent c'est que beaucoup de français je n'aime pas le terme de souche je dirais "gaulois" étant fan d'Astérix, ont l'impression que nous donnons les logements en priorité aux immigrés ce qui dans les faits ne sont pas vrais, mais sans statistiques communautaires impossible de leur enlever le doute. Cependant je reste assez hostile à l'idée de généraliser la solution communautaire pour régler les problèmes de la France".
Dernière question, la stigmatisation dont fait l'objet la communauté musulmane qu'en pensez-vous ?
"Je ne pense pas qu'il y a une stigmatisation, mais une incompréhension légitime au vu de l'actualité qui cristallise les échanges entre les musulmans et les autres. Mais je ne trouve pas la situation critique, car j'ai vu dans la ville où je suis, du dialogue, des échanges, des actions menées par des associations afin que chacun puisse mieux se connaitre et donc casser les barrières de la peur. Je suis par exemple hostile au burkini, mais je ne pense pas qu'une loi soit la solution, je pense comme je vous l'ai dit plus haut qu'une mixité sociale dans les quartiers, permettra un accès plus facile à l'emploi, une intégration plus facile et surtout la fin du repli identitaire. Cette provocation qu'est le burkini selon moi, est également un repli identitaire dont nous sommes en parti responsables, nous les politiques. Les voiles et autres tenues ne sont apparues qu'après un sentiment d'exclusion de la communauté de destin, et ces jeunes femmes ont comme les chrétiennes jadis, trouvé peut-être en ce repli donc une place, un destin qu'elles ne trouvaient pas forcément dans une république laïque trop fermée. Le dialogue et le dialogue avant tout."
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