Après la garde à vue de Bernard Squarcini, la publication du livre de Patrick Buisson, voilà une journée qui s'annonce chargée pour Nicolas Sarkozy. Le site d'information Mediapart publie mardi 27 septembre le contenu d'un carnet de notes d'un ancien ministre de Kadhafi, Choukri Ghanem. Ces notes, qui seraient entre les mains de la justice, détaillent une série « de versements occultes au profit de l'ancien chef de l'État français, pour au moins 6,5 millions d'euros, au moment de l'élection présidentielle de 2007 », écrit Mediapart. Ancien chef du gouvernement puis ministre du Pétrole, Choukri Ghanem avait été retrouvé noyé dans le Danube, en Autriche, en avril 2012.
Le 29 avril 2007, une semaine après le premier tour de l'élection présidentielle, Ghanem rédige le compte rendu d'une réunion tenue avec Bachir Saleh, directeur de cabinet de Muammar Kadhafi, et Baghdadi Mahmoudi, Premier ministre en fonction. Lors de cette réunion, Salah aurait affirmé avoir transmis 1,5 million d'euros à Nicolas Sarkozy. Trois autres millions auraient été envoyés par Saïf al-Islam, le fils du « Guide », et deux autres millions par le chef des services secrets intérieurs. Le carnet mentionne également « une impatience des destinataires quant à la réception physique des fonds », toujours selon des informations recueillies par Mediapart.
La veille de la mort de Choukri Ghanem, Mediapart avait publié un document libyen évoquant un accord de principe des autorités libyennes pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros. L'ex-chef de l'État a toujours réfuté l'authenticité de ce document, alors même que plusieurs experts se sont penchés sur la question. En juin 2016, les juges chargés d'instruire la plainte pour faux et usage de faux déposée par Nicolas Sarkozy contre Mediapart ont rendu une ordonnance de non-lieu. Confortant par la même les positions défendues par le site d'Edwy Plenel.
Depuis avril 2013, des juges enquêtent sur des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 formulées par l'intermédiaire Ziad Takieddine et d'ex-dignitaires, tandis que d'autres ont démenti. Dans cette affaire, l'ancien secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant a été mis en examen pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée.
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