Les Israéliens originaires d'Ethiopie, souvent victimes de discrimination en Israël, sont dans le viseur du numéro un de la police. Selon lui, il est "naturel" qu'ils soient envisagés comme suspects par ses agents, avant toute autre personne.
Israël compte 135 000 ressortissants d'origine éthiopienne, dont 50 000 sont nés dans le pays, sur une population d'environ huit millions d'habitants. Des Israéliens originaires ou descendants de juifs d'Ethiopie (aussi appelés Falashas), qui sont dans le viseur du chef de la police, Roni Alsheich. Mardi, il a estimé qu'il était "naturel" que ces derniers soient davantage soupçonnés par ses services, plutôt que les Israéliens qui ne partageraient pas ces origines africaines. Le super flic a tout de même admis que la "sur-répression" de ces ressortissants était problématique et a annoncé que la police et la communauté coopéraient pour la réduire.
"Toutes les études de criminologie à travers le monde, sans exception, prouvent que les immigrés sont davantage impliqués dans la criminalité que d'autres", a estimé le chef de la police, qui répondait à une question sur les violences policières contre les Israéliens d'origine éthiopienne, devant l'association des avocats à Tel-Aviv.
"De manière naturelle, son cerveau le soupçonne davantage"
Il a ajouté que ces études montrent aussi que les taux de criminalité sont plus élevés chez les jeunes. Avec cette conclusion: quand un policier croise un jeune immigré, "de manière naturelle, son cerveau le soupçonne davantage". Le n°1 de la police a ajouté que cela était vrai aussi pour les Arabes ayant la citoyenneté israélienne et les habitants palestiniens de Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël (qui ne sont cependant pas des immigrés).
La communauté des Israéliens d'origine éthiopienne se plaint régulièrement de discrimination et dénonce les abus de la police à son encontre. Ces derniers proviennent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles et que les autorités religieuses d'Israël ont tardivement reconnues.
L'Association israélienne pour les Ethiopiens juifs a, après les propos du policier, exigé "la démission immédiate du chef de la police", a indiqué sa porte-parole, Hanna Elazar.
"Il ne fait que renforcer les préjugés"
"Ces déclarations sont intolérables. Non seulement nous ne sommes pas des immigrés, mais en plus il ne fait que renforcer les préjugés qui présentent tous les jeunes de notre communauté comme des délinquants et des criminels", a-t-elle commenté.
Face au tollé provoqué depuis 24 heures par ces propos, ce mercredi, le ministre israélien de la Sécurité intérieure en charge de la police, Gilad Erdan, a volé au secours de Roni Alsheich. Il "n'a pas cautionné une sur-répression visant les Israéliens d'origine éthiopienne. Il a fait exactement le contraire et dit avec courage qu'il y avait un problème et que la police travaillait à le résoudre", a dit Gilda Erdan dans un communiqué.
La porte-parole de la police, la commissaire Meirav Lapidât a de son côté ramené la polémique à un choix de mots malheureux de la part de Roni Alsheich.
Ce monsieur sait-il que nous sommes tous l'immigré de l'autre ?
Encore une personne qui fait du mal aux juifs qui ne veulent que vivre en paix et en harmonie.
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