Les syndicats opposés à la loi travail veulent encore croire à une abrogation, à coup de meetings et manifestations, mais la mission relève de la gageure après quatre mois de mobilisation infructueuse, et un gouvernement passé à d'autres dossiers, à quelques mois de la présidentielle.
SCH veut leur mettre avec un doigt, Martinez comme sur la photo compte faire plus mal, en utilisant deux doigts.
"L'abrogation reste le mot d'ordre", a souligné mardi Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, lors d'une conférence de presse.
"Une loi qui était mauvaise au printemps est toujours mauvaise à l'automne", a-t-il ajouté à propos de ce texte, considéré par ses détracteurs comme insuffisamment protecteur pour les salariés.
Une manifestation, la treizième, aura lieu à Paris le 15 septembre à l'appel des sept syndicats qui mènent le "combat" depuis mars. Des manifestations sont d'ores et déjà prévues dans une quarantaine d'autres villes.
Or, malgré les 12 journées précédentes, le gouvernement est resté inflexible, en dégainant à trois reprises l'article 49-3 pour adopter le texte sans vote, puis en le promulguant le 8 août. Et il veut aller vite, prévoyant de publier une majorité de décrets d'ici la fin de l'année.
En pleine campagne pour les primaires à droite et à gauche, focalisée sur les questions identitaires et sécuritaires, M. Martinez a dénoncé la polémique autour du burkini, "une course effrénée pour stigmatiser une partie de la population", "une course à l’échalote de celui qui va être plus à droite que l'autre".
Il a réclamé que "les questions sociales soient au coeur des débats" car "la France a les moyens de financer des politiques sociales".
Concernant la loi travail, l'intersyndicale garde en tête le précédent du contrat première embauche (CPE), promulguée mais jamais appliqué. Seule différence, il y a dix ans, les organisations de jeunesse étaient extrêmement motivées. Cette fois, tout en continuant de faire partie de l'intersyndicale, leur présence dans les manifestations s'était progressivement étiolée à l'approche des examens.
Le 15 septembre sera l'occasion de sonder leur motivation, quelques jours avant le départ du populaire président du premier syndicat étudiant (Unef), William Martinet. Mercredi soir, les sept syndicats se réuniront pour décider des modalités de cette journée, mais aussi de la suite à donner au mouvement, a souligné M. Martinez.
- Belges et Français, même combat -
D'ici là, après une longue trêve estivale, le défi est de remotiver les troupes.
Au programme: des meetings au Havre cette semaine, à Nantes le 7 septembre, opérations de péages gratuits, débat le 10 septembre lors de la fête de L'Humanité, où se sont invités les responsables de la CGT, FSU, Solidaires, mais aussi, fait exceptionnel, FO.
"Ce sera long, mais la bataille de quatre mois que nous avons vécue, inédite sous un gouvernement de gauche et avec beaucoup de colère rentrée, d'amertume, de frustration, va continuer", insiste Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. "Nous ne lâcherons pas !", insiste-t-il.
Et après le 15 septembre? La bataille devrait se déplacer sur un plan juridique, de longue haleine, notamment à travers des questions de constitutionnalité auprès du conseil constitutionnel sur les conditions du licenciement économique ou la barémisation des indemnités prudhommales, selon Catherine Perret, membre de la direction de la CGT.
M. Mailly espère voir survenir des "problèmes d'application, via des recours individuels qui remonteront à terme jusqu'à la Cour de cassation".
En outre, une alliance avec des syndicats belges est également à l'ordre du jour. Le gouvernement belge de droite a mis sur la table un projet de "loi travail" renforçant la flexibilisation du marché du travail.
"Les syndicats belges nous ont contactés pour voir de quelle manière on pourrait oeuvrer ensemble", précise Eric Beynel, porte-parole de Solidaires. Il voit une "logique à fixer une date commune de manifestations" avec les collègues belges "autour des différents textes qui déréglementent les protections des salariés en Europe", souligne-t-il.
Ils ont donc attendu que Macron parte pour que ça sente le Sapin.
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