Les Hauts-de-Seine et les Yvelines ont approuvé vendredi la création d'un établissement public de coopération interdépartementale, première étape du projet de fusion engagé par ces deux départements de l'ouest parisien, dominés par la droite.
Les deux assemblées départementales ont adopté simultanément vendredi matin la création de cette entité qui réunira les conseillers départementaux des deux collectivités sur des projets communs, et voté le principe de fusion de leurs sociétés d'économie mixte d'aménagement (SEM) pour créer une structure "qui réponde aux besoins des élus locaux".
Il s'agit de la première pierre du projet de fusion qu'entendent mener les présidents Les Républicains de ces deux départements parmi les plus riches de France, Patrick Devedjian et Pierre Bédier, dans les "deux ans".
Objectif : faire des économies, peser plus lourd face à l'Etat et à la Métropole du Grand Paris, mettre des moyens en commun pour pouvoir mener de grands projets et se poser en "moteur économique" dont "la capitale a besoin", a expliqué M. Bédier lors d'une conférence de presse avec M. Devedjian à Nanterre.
Les deux élus, qui s'opposent à la Métropole du Grand Paris "dans sa forme actuelle" - elle inclut les Hauts-de-Seine mais pas les Yvelines - et considèrent qu'elle devrait se fondre avec les frontières de la région Ile-de-France, estiment qu'elle est "encalminée" et ne peut être ce "moteur".
"Elle n'a pas de compétence d'attractivité: les transports, le fluvial, les accès autoroutiers, les aéroports, même le tourisme, tout ça elle ne l'a pas", a déclaré Patrick Devedjian. "Elle n'a toujours pas d'adresse. Avant qu'elle fonctionne, on ne va pas attendre. Nous, nous sommes opérationnels tout de suite".
L'établissement public interdépartemental créé vendredi, outil du rapprochement progressif des services des deux départements, se verra notamment confier, en plus de la fusion des SEM, la création d'un établissement d'accueil pour les personnes atteintes d'un handicap psychique, la création d'un service interdépartemental d'archéologie préventive ou le rapprochement des services d'entretien routier.
Le projet ne fait pas l'unanimité au sein des conseils départementaux: dans les Hauts-de-Seine, la gauche a demandé l'organisation d'un référendum sur la fusion, une étape qui n'est plus obligatoire, tout comme plusieurs élus de droite au conseil départemental des Yvelines, notamment l'ancienne ministre Christine Boutin (Parti chrétien démocrate).
Cette première étape doit permettre d'établir "l'utilité et l'efficacité" d'une fusion, "service par service", selon Patrick Devedjian.
Si les deux départements valident leur projet de fusion, le dernier mot reviendra à l'Etat, vraisemblablement par le biais d'un décret en Conseil d'Etat.
A ce jour, aucun département n'a fusionné avec son voisin. Dans une démarche comparable, les présidents des départements de Savoie et de Haute-Savoie, qui disposent depuis 2001 d'un établissement public de coopération interdépartementale, avaient évoqué dès 2014 une fusion.
Les Yvelines et les Hauts-de-Seine, s'ils étaient fusionnés, formeraient une entité de trois millions d'habitants.
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