Le gouvernement mise sur l'emploi la sécurité et l'éducation en 2017

Le projet de budget pour 2017 prévoit d'augmenter les moyens des ministères en charge de l'emploi, de la sécurité et de l'éducation, compensés en partie par des efforts au niveau de l'économie et des finances, a annoncé jeudi le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert.

"Pour 2017, nous vous proposerons davantage de moyens" pour ces trois postes de dépenses, a annoncé M. Eckert lors du débat d'orientation des finances publiques à l'Assemblée nationale, ajoutant qu'il s'agissait là des "priorités" fixées par l'exécutif.
Selon Bercy, le budget du ministère de l'Emploi augmentera ainsi de 1,8 milliard d'euro par rapport à 2016, pour financer notamment le plan pour l'emploi annoncé en janvier par le chef de l'Etat.
Ceux des ministères de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense augmenteront respectivement de 863 millions, 295 millions et de 533 millions, dans le cadre notamment du renforcement de la lutte contre le terrorisme. Celui de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, enfin, grimpera de 2,9 milliards.
Ces moyens supplémentaires seront compensés en partie par "de nouvelles économies sur les champs non prioritaires de notre action", a détaillé le secrétaire d'Etat, en assurant que toutes les dépenses nouvelles seraient "bel et bien financées".
Selon Bercy, trois ministères vont voir leurs moyens réduits: le ministère des Finances (-165 millions d'euros), celui de l'Economie (-36 millions) et celui de l'Aménagement du territoire (-26 millions).
En termes d'effectifs, 16.125 postes seront créés dans les ministères prioritaires, dont 2.100 à la Justice, 1.746 à l'Intérieur (principalement des policiers et gendarmes) et 11.662 à l'Education nationale. Les autres ministères verront leurs effectifs réduits de 2.290 postes, dont 1.512 pour le seul ministère des Finances.
Ces moyens supplémentaires, selon Bercy, entraîneront une hausse des dépenses de l'Etat de 6,8 milliards d'euros par rapport aux dernières prévisions: les dépenses, qui devaient initialement baisser de 3,5 milliards, augmenteront donc de 3,3 milliards.
"Cette augmentation, non seulement nous l'assumons mais nous la revendiquons", a assuré Christian Eckert, en insistant sur le faire que cette hausse des dépenses intervenait "après quatre ans de baisse".
Selon le secrétaire d'Etat, le déficit public atteindra par ailleurs bel et bien 2,7% en 2017, "conformément à nos engagements européens". "Nous avons fait des efforts pendant quatre ans, nous n'allons certainement pas les dilapider la dernière année", a-t-il dit.
Le gouvernement prévoit en effet de financer ces dépenses supplémentaires, destinées à financer les différentes mesures annoncées par le chef de l'Etat depuis janvier, par une série de facteurs qui joueront favorablement sur le budget 2017.
La principale source de financement provient du choix réalisé par le chef de l'Etat pour la dernière tranche du pacte de responsabilité, à savoir une hausse du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) en lieu et place d'une suppression de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés).
Ce crédit d'impôt n'étant reversé aux entreprises qu'avec un an de retard, en fonction de leurs résultats de l'année précédente, l'impact budgétaire de 4,2 milliards d'euros pour l'Etat sera décalé de 2017 à 2018.
Le ministère prévoit de récupérer 1,4 milliard d'euros supplémentaires grâce à la lutte contre la fraude fiscale, et d'économiser 700 millions sur la facture des contentieux fiscaux européens et 500 millions sur la charge de la dette, grâce aux taux d'intérêt historiquement bas.
Ce choix a suscité de violentes critiques de l'opposition, alors que le gouvernement avait promis de financer l'ensemble des dépenses nouvelles par des économies équivalentes. Ce choix revient en effet à abandonner le plan de 50 milliards d'euros d'économies sur trois ans promis par le gouvernement en 2014.

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