Enron l'escroquerie de la pénurie



Alors qu'on nous parlait d'erreurs et de pannes de système, un énième mensonge, en fouillant on a découvert ENRON. C'était il y a plus de dix ans.



Enron, la société texane dont la faillite historique a révélé l'ampleur des manipulations financières frauduleuses, a plongé la Californie dans le noir pour vendre son électricité à des prix exorbitants. C'est ce qu'ont expliqué d'anciens cadres du courtier en énergie, et leurs déclarations sont confirmées dans des notes internes d'Enron, publiées par la Commission fédérale de réglementation de l'énergie (Ferc) la semaine dernière. On découvre à cette occasion les différentes techniques mafieuses ­ noms de code «Death Star» ou «Ricochet» ­ employées par Enron pour priver la Californie d'électricité, provoquant des black-outs à San Francisco, Los Angeles et dans la Silicon Valley au cours des étés 2000 et 2001. Les courtiers d'Enron ont avoué qu'ils ont commencé à manipuler dès février 2000 les lignes électriques alimentant la Californie.
Goulot. Cela s'appelle «une congestion fantôme». Un employé d'Enron, David Fabian, a expliqué, dans une lettre envoyée à Barbara Boxer, sénatrice de Califor nie, qu'il n'y a qu'une seule connexion pour faire passer l'électricité entre le nord et le sud de la Californie et qu'il a entendu «les courtiers d'Enron proposer d'engorger cette ligne artificiellement pour qu'ensuite, quand les gens auraient besoin de cette ligne, Enron fasse monter ses prix». 
Ce qu'ils ont fait. Ainsi, le 14 et 15 juin 2000, en pleine vague de chaleur, les courtiers d'Enron ont engorgé le «Path 26», la clé de connexion. Ils ont créé un goulot d'étranglement qui a bloqué la transmission de l'électricité vers «Path 15» en direction du nord de l'Etat. «On a surchargé la ligne qui nous appartenait chaque fois qu'il y avait une vague de chaleur, reconnaît maintenant un courtier. Par exemple, en juin 2000. Le ISO (Independent System Operator, qui assure l'alimentation en électricité des habitants) a dû nous payer pour libérer le réseau et envoyer de l'électricité à San Francisco pour que la ville ne soit pas plongée dans le noir. Quand ils ont fini par accepter de nous payer, les black-outs tournants avaient déjà frappé la Californie et les prix étaient montés au plafond.»


Escroquerie. Si ces black-outs n'ont pas fait de victimes, les sociétés de la Silicon Valley ont perdu beaucoup d'argent, les villes ont dû rationner l'électricité, les compagnies de gaz et d'électricité (Southern California Edison et Pacific Gaz & Electric), en faillite, ont dû être renflouées par l'Etat californien. C'est ce qu'avait prévu, cyniquement, le PDG d'Enron, Jeff Skilling, qui avait déclaré à l'époque : «Quand les compagnies seront trop endettées, nous limiteront l'énergie livrée à la Californie et l'Etat sera contraint d'aider ces sociétés.»

Autre pratique mafieuse : le «blanchiment de mégawatts». Comme les prix étaient plafonnés en Californie, Enron achetait du courant dans cet Etat, le transférait dans les Etats voisins et le revendait au prix fort en Californie. Un exemple d'escroquerie imité ensuite par d'autres compagnies qui se sont livrées au «blanchiment». La peur des black-outs a aussi forcé les entreprises à signer des contrats à long terme avec Enron pour plus d'un milliard de dollars.
La Californie, endettée et traumatisée par la fausse crise énergétique, n'a pas l'intention d'oublier. Dianne Feinstein, autre sénatrice de Californie vient de demander au ministre de la Justice de procéder à une enquête criminelle. Plus radical encore, le gouverneur de Californie, Gray Davis, déclare publiquement que «quelqu'un devrait aller en prison». 
Le scandale remonte même jusqu'à la Maison Blanche. Le sénateur Lieberman (démocrate) demande l'ouverture d'une procédure judiciaire pour forcer l'administration Bush à donner toutes les informations sur ses véritables relations avec les patrons d'Enron.
Toute ressemblance avec des faits actuels concernant la pénurie d'essence qui existerait sans exister... serait du mauvais esprit ou une pure coïncidence lol. 

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