Avant Tapie et bien avant les Qataris du PSG il y a eu Lagardère et le Matra Racing

Les gens s'étonnent souvent de l'absence des hommes d'affaires français dans le foot français, alors que les milliardaires nous en avons une flopée.

Mais c'est surtout parce qu'ils ont bien avant les qataris essayé de créer une équipe d'envergure européenne avec bien souvent de grosses désillusions, comme ce fût le cas pour le Matra Racing.

Après la disparition du RCP à la fin des années 60, le Racing a connu un retour au premier plan dans les années 80, grâce au président Lagardère et aux moyens de Matra. Mais le club n'a pas retrouvé le succès, et il a replongé dans l'anonymat des championnats amateurs en 1990 malgré une nouvelle finale de coupe - quarante ans après la précédente. Le Racing a depuis changé de structures (et failli disparaître) plusieurs fois. Désormais à nouveau indépendant du RCF, il est toujours à la recherche de sa gloire passée...



La dernière équipe laissée par Lagardère n'avait rien à envier aux plus grandes écuries nationales voir même européennes : 

MATRA RACING 1988-89.
En haut : Krimau, Anziani, Casoni, Ginola, Buscher, Bossis, Milojevic, Lima, Olmeta.
Au milieu : Piette (dir. gén.), Troch (ent. adj.), Murati, Guérin, Blondeau, Jorge (ent.), Dogon, Fernier, Ben Mabrouck, Debu, Darcy, Carpentier (kiné), Laffargue (ent. adj.).
En bas : Umpierrez, Francescoli, Aïd, Fernandez, Pérard, Silooy, Bouderbala, Placido.


En 1982, Jean-Luc Lagardère (président de Matra) avait en effet décidé d'investir dans le football et de monter un grand club à Paris. En contact pour reprendre le Paris FC - qui croulait sous les dettes en division 2 - il ne voulait pas se lancer seul. Comme il caressait le rêve de faire renaître le grand Racing de son enfance, il approcha donc en parallèle le RCF avec l'idée d'un partenariat où c'est le club ciel et blanc qui absorberait le PFC, puis s'associerait avec Lagardère pour rebâtir une grande équipe. Après des débats internes, le Racing Club de France refusa, en l'absence de visibilité sur le passif exact du Paris FC. Lagardère reprit quand même le club parisien, et avec l'autorisation du RCF, il le renomma Racing Paris 1, l'installa au stade de Colombes, et lui fit adopter les couleurs ciels et blanches. Bien que le RCF alignât toujours une équipe en division 3 en 1982-1983, il s'agissait donc de la renaissance du Racing professionnel, avalisée par la rue Eblé, et il fut programmé d'emblée que l'union avec le RCP se ferait un an plus tard si le RP1 se maintenait en D2 (les dirigeants du Racing se donnaient donc en quelque sorte un an d'observation de la viabilité du RP1 avant de finaliser le projet). L'union se fit effectivement en 1983 : la section pro du RP1 récupéra la D3 du RCF comme réserve, ainsi que ses équipes de jeunes, et le nom de RC Paris. Les amateurs et équipes de jeunes du RP1 repartirent quant à eux sous le nom de Paris FC 83.
Le nouveau Racing retrouva la division 1 en 1984, vingt ans après l'avoir quittée (si l'on ne compte pas la période RCP-Sedan), à l'issue notamment d'un barrage homérique avec Nice. Après une victoire 2-0 à l'aller, les aiglons menaient en effet à nouveau à Colombes, avant que la rencontre ne soit providentiellement arrêtée en seconde période par une pluie diluvienne ! Dans le second match, les niçois prirent à nouveau l'avantage, mais le Racing arracha la prolongation en marquant trois buts en fin de match - dont deux dans les derniers instants - puis obtint sa qualification grâce à deux nouveaux buts dans celle-ci ! Il gagna ensuite son ticket pour l'élite contre St-Etienne. Ces matches dans un stade Yves-du-Manoir rempli furent cependant les derniers de l'époque dans l'enceinte de Colombes, le club déménageant ensuite au Parc des Princes, qu'il partagea donc avec le PSG. L'équipe ne put cependant se maintenir en 1984-1985, et Lagardère décida l'été suivant de bâtir une armada pour remonter immédiatement, avec notamment le libero de l'équipe de France, Bossis, comme fer de lance. Ce fut le point de départ d'une politique de vedettes et d'envolée des salaires qui dura plusieurs saisons, mais ne porta jamais ses fruits. Le Racing remporta bien le titre de champion de division 2 en 1986, mais ne réussit pas à s'installer en tête de la division 1 ensuite, comme le voulait son président, malgré des sommes énormes investies chaque saison dans le recrutement. 
Symboles de cette politique : l'arrivée du champion du monde allemand Littbarskien 1986, le débauchage au PSG de son milieu emblêmatique Fernandez la même année, ou le recrutement en 1987 de l'entraîneur Arthur Jorge quelques semaines après son succès en coupe des champions avec Porto. 
photo Racing 1966-1967
Conférence de presse de retrait de Matra.
Mais le Racing termina dans la seconde moitié du classement en 1987, au milieu en 1988 (malgré un très beau début de championnat), et rechuta dans le bas du classement la saison suivante ! Lassé des échecs de l'équipe malgré l'argent apporté, déçu d'un manque de soutien populaire et n'acceptant plus de voir le nom de sa société terni par les critiques du monde du football contre le club (qui avait été rebaptisé Matra Racing en 1987), Lagardère annonça alors - en avril 1989 - que Matra se désengageait du football. L'équipe obtint tout de même son maintien sur le terrain dans les semaines suivantes, mais tous les principaux joueurs furent vendus en fin de saison. Avant de laisser sa place, Lagardère assura tout de même la pérennité financière du club pour la saison suivante, afin de lui laisser le temps de se retourner .

Le club a tenté bon gré mal gré de rester compétitif, avant de sombrer petit à petit avec le dernier épisode qui les envoya en DH par manque de fonds alors qu'ils étaient en national dû au départ de leurs derniers investisseurs qui étaient suisses alors que l'équipe avait joué le haut du tableau en national . 





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