LE Chili devient un acteur important dans le monde des start up

Le Chili connu surtout pour avoir pris 2 Copa America à l'Argentine de Leo Messi lui donnant presque envie de quitter la Céleste, est un modèle en matière économique en Amérique du Sud.

L'Etat chilien a lancé depuis 2010 Start up Chile, qui est un programme d'accompagnement avec des investissements massifs notamment en fonds propres afin de permettre l'éclosion de start up chiliennes.



Pourtant dans les années 70-80, le pays connu deux décennies épouvantables, ravagé par les dettes et quasi ruiné, c'est alors que le miracle chilien vit le jour, avec une remontée spectaculaire de son économie. Cette remontée elle le doit à une vision continentale en matière de marché et non plus internationale, et surtout à un protectionnisme fort permettant aux acteurs locaux de devenir solides et perrin.

De nos jours le Chili se distingue par sa stabilité en de nombreux et notamment en matière fiscale (on ne peut pas en dire autant dans l'hexagone), garantissant une vision à long terme pour les entreprises.
Mais mieux que ça, le Chili a misé sur les start up par un programme national il y a 6 ans, devenant la place la plus importante d'Amérique du Sud en la matière.

Le Chili a accordé des aides à hauteur de 40 millions de dollars permettant à 1300 entreprises de se développer et même de venir de l'étranger (80 pays depuis 6 ans), ce qui a généré 1600 emplois et 100 millions de dollars de levée de fonds à l'étranger.

Le gouvernement a aussi mis en place de nombreux programmes destinés à l'entreprenariat, ce qui a permis à 200 mille chiliens d'en bénéficier et de monter leur petit ou grand business dans le pays.

Il y a des critiques qui disent que le retour sur investissement pour l'Etat n'aurait pas été à la hauteur des attentes et que beaucoup d'entreprises étrangères une fois avoir bénéficié des généreuses aides notamment fiscales partent du pays. Les aides fiscales étant défini dans un laps de temps précis, les entreprises ne feraient juste que du dumping fiscal puis iraient chercher leur bonheur ailleurs.
Cependant cet élan qui a mis la lumière sur le Chili, a créé un esprit d'entreprenariat incontestable au sein de la population, ce qui n'était pas le cas il y a encore 10 ans.

La montée de la "Chileon Valley" comme on la surnomme,  ne pouvait pas arriver à un meilleur moment pour le pays.
Le Chili a par exemple, mieux vécu la crise financière mondiale que ses voisins latinos, et sa place sur le marché des crédits est plus qu'enviable.
Mais après de trop belles années il était à craindre une augmentation du chômage, d'où cette anticipation en 2010 avec une politique volontariste sur le front de l'entreprenariat.

Avec cette montée des acteurs locaux chiliens, et d'une économie assez stable, un acteur mondial comme Groupon avait par exemple racheté ClanDescuento pour 30 millions de dollars qui proposait un système équivalent à Groupon au niveau national.

Revenons-en au début de cette aventure dans l'innovation pour ce pays de 16 millions d'habitants qui est tout en long sur la carte, avec ses nombreuses montagnes.
Le Chili se rend compte que l'Europe et notamment son colonisateur l'Espagne, sont en récession, que les Etats Unis luttent avec la crise des sub prime et surtout comprend que sa position géographique ouverte sur l'Amérique du Nord comme le Pacifique est un point à ne pas négliger.

Le Chili a lancé un programme acceptant les bras ouverts l'arrivée des entreprises étrangères à venir s'installer avec des avantages fiscaux très avantageux.
En 2010 c'est donc 20 entreprises de 14 pays différents qui viennent participer au programme pilote.
En 2012 elles sont 500 de 37 pays.
Fort de rayonnement, un fond d'investissement sud américain, Nazca Ventures va lever 15 millions de dollars pour investir sur les start up chiliennes en priorité.

Paypal achète dans la foulée un fleuron en matière de start up chilienne Multicaja qui compte 10 millions d'utilisateurs mensuels.
Décembre 2012 c'est Microsoft qui rentre dans le programme d'Etat, afin d'y injecter des fonds et de soutenir les acteurs locaux dans leur croissance et leur rayonnement.
Un centre nait de tout cela et permettra selon Microsoft à 2000 entreprises et 6000 entrepreneur de bénéficier des installation d'ici 6 ans. Les politiques chiliens ont été d'ailleurs très réactifs, car c'est en promulguant une loi permettant à ce type d'investissement de devenir légal que ce centre a vu le jour très rapidement. Le Chili restant un des financiers du programme grâce à son entité CORFO.



La capitale Santiago qui contient un tiers de la population est assez imposante et écrasante comparé au reste du pays. C'est aussi l'endroit le plus facile à vivre et qui a connu de grands travaux afin de moderniser les infrastructures.
Le problème c'est qu'avec autant de population au même endroit, le cadre de vie devient vite difficile pour les start up, qui donc commencent à émigrer avec l'aide de l'Etat chilien vers des villes plus petites et meilleur pour la vie. Santiago est extrêmement polluée, surpeuplée, avec des bouchons énormes.

Un programme pour l'entreprenariat féminin a aussi vu le jour, et est même assez intéressant pour leur donner envie de prendre part à ce type d'aventure.
La "S Factory" permet aux femmes d'obtenir entre 14000 et 90000$ de fonds pour leur business plus une longue formation afin de développer au mieux leur activité sur le web.

Tout ces types de structures ont donné envie à de nombreux fonds d'investissements de se ruer sur Santiago, des espaces de co working ont poussé de partout, et des acteurs très puissants sont maintenant installés.



Valparaiso est aussi l'un des villes qui monte au Chili.
Jusque là connu par les touristes pour ses vignes entre autre, cette modeste ville située à une heure et demi de route de Santiago a vu pousser 8 universités avec de nombreux talents que les start up s'arrachent.
Tomas Gentina est un self professeur, il a appris tout seul un savoir incommensurable sur l'économie des start up , et à seulement 28 ans, est un acteur incontournable dans le pays.
Ce jeune homme donne des conférences en Espagne, aux Etats Unis entre autre . Tomas explique qu'il y a seulement 7 ans, pratiquement personne au Chili ne savait ce qu'était une start up, les écoles, les universités n'étaient pas préparés à ce type de business, et la plupart des jeunes ne savaient même pas où acquérir ce savoir.
Tomas est maintenant directeur marketing de Chrysalis, l'incubateur de l'université de l'université catholique de Valparaiso. Il a investi à lui tout seul dans 35 start puces trois dernières années et affirme que Chrysalis a un portfolio de 70 start up en majorité dans la conception de logiciels.

L'université catholique de Valparaiso a ouvert en Avril un Hub de 1200 mètres carrés de co working destiné à promouvoir l'innovation et la haute technologie. Ce Hub est en partie financé par de grandes entreprises chiliennes et a pour but de développer des start up dans le big data, la réalité augmentée ou encore la bio technologie.



Le rayonnement de Valparaiso a conduit un entrepreneur comme Fernando Fischmann, créateur de Crystal Lagoons, entreprise qui design et crée lagons artificiels et le tout en étant eco friendly, a acheté tout le sud de Valparaiso. Avec déjà plus de 10 milliards de dollars de commandes réalisées à travers le monde, il est la seule licorne du pays, et compte bien anticiper le boom que va connaitre Valparaiso.

Valparaiso donne des idées à d'autres villes du pays qui voient là une occasion inespéré de développer leur économie en misant sur la création d'université, et aussi d'incubateurs afin d'attirer un peu plus dans les terres des jeunes talents en quête d'aides pour leur start up. C'est le cas par exemple de Frontera ou encore de Concepcion qui ont mis en place des incubateurs spécialisés dans les problèmes de la région, le développement de l'agriculture grâce à la haute technologie. C'est aussi le cas d'une petite ville comme Cachiyuyo qui a permis le développement de FreshWater une start up qui permet l'accès à l'eau potable, quand on sait que la problématique de cette ville comme les villes aux alentours dans la région de l'Atacama est le climat qui est quasi désertique.

Ce qui est intéressant c'est alors qu'avant les entreprises chiliennes proposaient des services un peu copié sur les américains, aujourd'hui les jeunes start up, veulent répondre à des problèmes nationaux ou locaux ce qui leur permet de se créer des part de marché.

Il est vrai que les champions nationaux que sont Crystal Lagoons, et ClanDescuentos en matière de start up on été créé avant le programme d'Etat Start up Chile, mais les deux reconnaissent qu'elles ont bénéficié de la lumière mise sur le pays ce qui a permis un développement fort et durable.
Le site de vente de voiture en ligne Chileautos a été racheté cette année pour 20 millions de dollars.

Un bémol dans ce type de politique très volontariste est que l'Etat fait des dons comme expliqué plus haut pour permettre le développement des start up, mais cet argent gratuit pose des problèmes car comme le dit Alvo un Venture investisseur, les entrepreneurs ne font pas forcément les choses avec rigueur, ce n'est pas comme quand un fond investi avec un contrôle et des comptes à rendre à chaque exercice.
L'Etat selon Alvo ne regarde pas assez le business model, la durée du produit, est-ce qu'il est éphémère ou pas, quels innovation sont prévus pour la suite, dans combien de temps les premiers dollars vont rentrer, est-ce que c'est un produit destiné à de la levée de fonds ...

L'autre soucis à noter est que dans un pays qui n'a vécu que grâce au vin, à la culture de l'avocat ou encore  à la pêche de poissons pendant des siècles, il est difficile de changer les habitudes du jour au lendemain.

Tomas alors conclu en disant que les chiliens doivent prendre leur destin en main, et comprendre qu'une autre économie est possible, et qu'il va falloir de la formation scolaire, aux entreprises créés voir la vie autrement.

Start up Chile est prêt pour devenir un acteur majeur dans l'économie chilienne, il reste maintenant aux chiliens d'avoir l'âme d'un entrepreneur, ce qui ne se décrète pas.




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